Le filigrane, ou marque d’eau, est le motif que l’on peut voir en observant une feuille de papier par transparence. Apparus à la fin du XIIIe siècle, les filigranes nous permettent de dater et de fixer les origines des papiers fabriqués depuis cette époque.

Le fil de cuivre ou de laiton fixé sur la forme à papier représente une sur-épaisseur sur la surface du tamis; En conséquence, la pâte à papier sera à cet endroit moins épaisse que sur le reste de la feuille. En conséquence, le dessin représentée par cette sous-épaisseur de pâte sera alors visible par transparence à la lumière.

Ajoutons qu’un filigrane réalisé dans un papier à l’épair clair sera beaucoup plus net dans ses contours et plus lisible aussi.

Les marques d’eau utilisées dans le passé constituent un bestiaire fantastique mêlé à un univers de symboles comme la main ou le chiffre 4, la fleur de lys et la couronne royale, agrémenté des initiales de l’ouvreur, ou du propriétaire du moulin. Certains symboles ont servi à désigner nommément le format du papier comme la grappe de raisin, le soleil, le pot, etc.

Le décret de 1741 obligea les papetiers à mettre en filigrane dans chaque feuille le nom de leur province, le millésime et leur nom afin d’authentifier et de garantir la provenance du papier. Cela n’empêcha nullement les contrefaçons et seules les initiales subsistèrent.

Le filigrane de la papeterie de Pérouges
Le filigrane de la papeterie Pasdeloup

À l’avènement de la machine à papier ou machine à table plate, le filigrane disparut faute de pouvoir être fixé sur une toile sans fin. Mais rapidement, et pour valoriser le “papier à la mécanique” on imagina un procédé consistant à fixer sur le rouleau égoutteur un fil de laiton ou de cuivre qui, agissant par pression sur la feuille encore humide, laisse sa marque visible.

Source : Glossaire du papetier – Jean-Claude-Emile Perrin